Les zones humides
Préservation des zones humides
Dans son exercice de la compétence GEMAPI, le SMACA s’ouvre vers le bassin versant et intervient également en faveur des zones humides. Situé en tête de bassin versant, les zones de sources témoignent de la présence d’innombrables zones humides.
Longtemps considérées comme des milieux insalubres et peu productifs, de nombreuses études nous prouvent maintenant le contraire. Véritables écosystèmes de transition entre le milieu aquatique et terrestre, les zones humides possèdent des fonctions hydrologiques, biogéochimiques, biologiques et sociétales. Ainsi, elles rendent des services écosystémiques gratuitement à la société humaine.
Par exemple, elles jouent un rôle majeur dans la prévention des inondations en période de crue et soutiennent l’étiage en temps de sécheresse. Par leur rôle de filtre naturel, les zones humides contribuent fortement à éliminer l’Azote, permettant de lutter contre les pollutions.
Leur richesse floristique et faunistique en fait d’incroyables réservoirs de biodiversité. Enfin, par la présence de l’eau une grande partie de l’année, les zones humides représentent une ressource fourragère non négligeable pour les animaux en pâture.
Ces zones sensibles font l’objet d’une réglementation rigoureuse dans le Code de l’Environnement depuis 1992, où elles y sont définies comme « des terrains, exploités ou non, inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtres de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année » (article L-221-1).
Cette définition indique donc qu’une zone humide n’est pas forcément une surface en eau permanente, et peut donc ne pas être visible. Il est alors pertinent de réaliser leur inventaire pour afin de pouvoir les protéger et les restaurer.
L’inventaire des zones humides consiste en la délimitation précise des zones humides par observation de la végétation ou du sol, grâce à la réalisation de sondages pédologiques à la tarière. Cette méthode, conformément à l’arrêté interministériel du 24 juin 2008, vise notamment à rechercher les traces d’hydromorphie dans le sol (traces de couleur gris/bleu ou rouille). En effet, l’hydromorphie du sol renseigne sur l’hydrodynamique de la zone et témoigne de la présence temporaire ou permanente d’eau dans le sol.
Quelques exemples de zones humides présentes au SMACA
Sur le territoire du SMACA, l’inventaire est effectif à partir de 2024. Les communes présentes sur la cartographie suivante seront inventoriées à tour de rôle, selon des secteurs prédéfinis.

Dates de la présence de la technicienne zones humides sur le terrain
Secteur de Lavaud : à partir du 25 mars 2024
Les dates d’inventaire des prochains secteurs seront mises à jour au fur et à mesure de l’avancée des prospections terrain.
Pour plus d’informations, veuillez contacter la technicienne zones humides Orlane Quéraud au 07.88.85.38.37 ou à l’adresse smacazonehumide@orange.fr
La préservation et la gestion durable des zones humides définies à l’article L. 211-1 sont d’intérêt général (article L-211-2). Les techniciens dans l’exercice de la compétence GEMAPI des collectivités locales sont par définition autorisés à entrer sur les parcelles privées closes et non closes dans leur cadre de leur mission.
De plus, le Programme Pluriannuel de Gestion du SMACA, dans lequel s’inscrit l’inventaire des zones humides, est couvert par un arrêté de Déclaration d’Intérêt Général ratifié par les préfets de Haute-Vienne et de Charente, après enquête publique. Cet arrêté renforce l’autorisation des techniciens à parcourir des parcelles privées.
Objectif de l’inventaire
L’inventaire a pour finalité d’obtenir une meilleure connaissance du territoire sur ces zones à fort enjeu hydrologique et écologique. Ces connaissances pourront mener à d’éventuels projets de préservation et de restauration. Également, il servira à orienter certains projets d’aménagements du territoire afin de préserver les zones humides existantes. La sensibilisation effectuée sur le terrain auprès des propriétaires exploitants permettre de communiquer autour des bonnes pratiques réglementaires et techniques autour des zones humides.
Attention !
L’inventaire n’est ni un outil de sanction ni d’obligation de changement de pratiques ! Il n’a pas vocation à interdire un projet en zone humide, mais simplement à permettre au demandeur d’effectuer les bonnes démarches réglementaires, comme l’élaboration d’un dossier de déclaration ou autorisation au titre de la Loi sur l’Eau par exemple.
Restauration des zones humides
Plusieurs travaux et aménagement sont favorables à la restauration des zones humides ou leur préservation. Par exemple, l’effacement de certains plans d’eau abandonnés et sans usage contribue à la réhabilitation des fonctionnalités incroyables des zones humides, notamment pour le stockage d’une eau de bonne qualité, une zone à forte biodiversité et une zone de ressource fourragère estivale.
En effet, construits en lieu et place des zones humides à partir des années 1960, les plans d’eau en trop grandes densité, représentent une menace pour les milieux aquatiques. Non gérés ou utilisés pour la plupart, ils contribuent au réchauffement et la baisse du taux d’oxygène dissous dans les cours d’eau.
En période estivale, ils contribuent à l’assec des plans d’eau. Ils sont également des lieux privilégiés pour l’installation d’espèces animales et végétales invasives (jussie des marais, myriophylle du Brésil, ragondin, écrevisse américaine, etc.).
Enfin, il est important de rappeler que les plans d’eau ne sont pas les écosystèmes favorisés par les insectes et amphibiens locaux, sensibles à la prédation des poissons. Ces organismes préfèrent la fraicheur d’un bord de cours d’eau et de sa zone humide, ou de petites pares riches en végétation et dépourvues de poissons.
Le syndicat a pour projet de supprimer un étang dont il a la propriété sur la commune de Chéronnac (87), laissé à l’abandon depuis les années 1990. La vidange et la pêche du poisson seront effectuées en avril 2024.
Après une période d’assec de plusieurs mois afin de permettre la minéralisation de la vase et la création naturelle d’un cours d’eau sinueux, la digue sera arasée et la cuvette de l’ancien étang sera terrassée pour restaurer le vallon. La banque de graine présente dans la vase donnera naturellement naissance à la reprise de la végétation.

Il est également possible de restaurer des zones humides via une multitude d’autres travaux ou pratiques : dé-drainage, désimperméabilisation ou excavation de remblai, réouverture de zone humide fermée par la présence monospécifique de saules, reméandrage de cours d’eau, création de champs d’expansions de crues, restaurations de mares, mise en place d’un pâturage extensif avec mise en défens des berges, etc.