Dans le cadre de ses missions au sein du SMACA (Syndicat Mixte d’Aménagement du Bassin de la Charente Amont), la technicienne zones humides réalise un inventaire des zones humides sur l’ensemble du territoire.
Définition réglementaire d’une zone humide en France:« On entend par zones humides les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année. » (Article L.211-1 du Code de l’environnement)
Cet inventaire repose sur deux critères fondamentaux :
- La pédologie, c’est-à-dire l’étude des sols, permettant de repérer la présence d’hydromorphie;
Les trois traits pédologiques indicateurs d’hydromorphie :
Dans le cadre de l’inventaire des zones humides, trois types de traits pédologiques permettent d’identifier un sol hydromorphe :
- Trait rédoxique : présence de marbrures ou concrétions orangées dans le sol, liées aux alternances de phases d’oxygénation et de réduction du fer.
- Trait réductique : zones grisâtres, verdâtres ou bleutées dans un sol saturé en eau, pauvres en oxygène, traduisant une réduction active du fer.
- Trait histique : accumulation importante de matière organique peu décomposée (type tourbe), caractéristique des sols gorgés d’eau de manière quasi permanente.

Figure 1 : Sondage montrant des traits rédoxiques et réductiques.
- La végétation, notamment la présence d’espèces hygrophiles, indicatrices de milieux humides.
Les espèces végétales indicatrices des zones humides :
La végétation constitue un critère clé pour identifier une zone humide. Certaines plantes dites
hygrophiles ont une forte affinité pour les sols gorgés d’eau. Leur présence est donc un indicateur
précieux du fonctionnement hydrique d’un milieu.
On distingue plusieurs groupes selon leur affinité à l’humidité :
- Espèces obligatoirement hygrophiles : présentes uniquement en zone humide.
Exemples locaux : Carex rostrata, Juncus effusus, Equisetum fluviatile…
- Espèces préférentiellement hygrophiles : fréquentes en zone humide, mais parfois tolérantes
à un certain assèchement.
Exemples locaux : Lythrum salicaria (salicaire), Filipendula ulmaria (reine-des-prés), Mentha
aquatica…
- Espèces indifférentes ou ubiquistes : leur présence n’a pas de valeur indicatrice. Elles ne sont
pas retenues dans l’évaluation.
L’analyse de la végétation repose sur cette typologie, en s’appuyant sur des relevés floristiques, souvent
réalisés au point précis des sondages de sol. Elle permet de confirmer ou non la présence d’une zone
humide réglementaire, en complément de l’analyse pédologique.

Figure 2 : Zone humide avec un fort recouvrement de Jonc épars (Juncus effusus)
Le territoire du SMACA a été découpé en six
zones d’étude. Le travail a commencé au
printemps 2025 avec la zone 1, qui concerne
le secteur du Lac de Lavaud, sur le bassin
versant de la Guerlie. Quatre communes
sont concernées : Videix, Verneuil,
Chéronnac et Pressignac.
Depuis le mois de mai, les prospections de
terrain se sont enchaînées. À ce jour, les
communes de Chéronnac et Videix sont
terminées. L’ensemble de l’inventaire de la
zone 1 sera finalisé d’ici fin septembre 2025.
Ce travail de terrain sera suivi de réunions de
restitution, organisées avec les élus et les
acteurs du territoire, afin de partager les
résultats et d’échanger autour des enjeux de
préservation et de gestion durable de ces
milieux sensibles.
Ce travail d’inventaire constitue une étape
clé pour améliorer la connaissance des
zones humides locales, mieux orienter les
projets d’aménagement, et favoriser la prise
en compte de ces milieux essentiels à la
biodiversité, à la qualité de l’eau et à la
prévention des inondations.

Figure 3 : Cartographie du territoire du SMACA découpé en 6 zones d’inventaire